Barry White & Albert « Prodigy » Johnson

De LA à NY

La Cité des Anges, la ville qui vit grandir Barry White

Barry White & Albert « Prodigy » Johnson

Mon chanteur préféré et mon rappeur préféré ne mesuraient pas l’étendue de leur influence de leur vivant. Depuis les rives du Nil, ils suivirent leur étoile pour donner naissance à leur art. Et si la plume de l’un venait de la Cité des Anges Déchus, les vers de l’autre sortaient tout droit de la Grosse Pomme.

La Grosse Pomme d’où sortaient les vers de feu Prodigy

Le monde connait l’un sous le doux sobriquet de Maestro en raison de son amour immodéré pour le violon. L’autre, petit-fils et fils de musiciens, affectionne plus particulièrement le piano. Connu sous le nom de Prodigy dur au flow tout feu tout flamme. Un sombre briquet éclairant le Queensbridge sur la carte du monde.

Le Maestro accompagne ici son orchestre jouant de son instrument de prédilection: le violon

J’ai aimé par dessus tout les ravages métaphoriques qu’il a causé avec son comparse dans «Hell On Earth». Il devait sûrement tremper sa plume dans les larmes noires de ses tourments. Infâme, la hache haine hissée est enterrée dans l’esprit des désœuvrés, ébranlée par différents courants de pensée.

Ce que tu proposas P dans tes dernières œuvres fut une prise de conscience de cet esclavage mental, à 100 000 lieues du rap branché proposé par l’élite.

« Barry était une force de la nature »

Affable, Barry était une force de la nature dont la faiblesse était le beau sexe, les excès de table. Plein de vie, rempli d’amour, d’un charisme et d’une rare élégance, sa personnalité était lisse comme ses cheveux. Sumotori de la musique soul, en apesanteur depuis l’astre Rori. Quant à tes écrits combinés à ta passion pour la musique classique, ils laissent aux mélomanes un éventail de choix. Cela étant, c’est durant les 70’s que tu composas tes plus belles plages. Depuis la chaîne Hi Fi de mère, ton grain de voix fit l’effet d’une perle à bord de la maison-mère. Des études démontrèrent qu’il y eut d’ailleurs baby boom aux Etats Unis durant cette période d’or .

« Des notes de pianos froides A+, du liquide écarlate sur les billets verts »

Prodigy sur son trône de glace a tamponné le circuit du rap par ses phrases choc

Prodigy atteint de drépanocytose a, en effet, des thèmes bien plus glauques. Des notes de piano froides A+, du liquide écarlate sur les billets verts, des fleurs de cotons devenues des champs de blé.

Johnson a tamponné le circuit du rap essentiellement par ses phrases choc. Il dégaina son autobiographie AK 47 avec nonchalance. Vêtu d’un gilet par balle, armée d’un fusil à pompe Jordan.
Son timbre de voix ne colle pas à l’image que les petits journaleux enveloppés
se font de l’art de la rime. Jadis il sniffait de la coke, par la suite artiste prolifique, il eut le nez pour donner une saveur prisée par ses fans, aux lignes noires fouettées de ses textes.

« L’amour pour vaisseau-mère »

Mr White avant de monter un groupe, d’être chef d’orchestre fut membre d’un gang. Il avait d’abord à cette époque la crime pour chef de chœur, mais il faisait déjà chanter les autres.
Par la suite, il caracolait en tête des charts avec l’amour pour vaisseau mère. Sa muse fut sa femme d’alors Glodean, la reine nubienne reconnaissable à son afro et ses ongles en forme de pyramide. Ensuite, le groupe Love Unlimited dont elle fut la leader sous l’influence de ton amour fit son effet. Les cartes en main, tu leur permis ainsi de se frayer un chemin et d’écouler leur marchandise chez une clientèle grandissante.

A gauche Glodean White, muse et femme de Barry White , Linda James et Diane Taylor forment les Love Unlimited

Prodigy en cela lui ressemble sauf qu’il détenait pour véhicule un tank qui roulait sur le terrain de la dure réalité conduit par sa signature vocale avec son seul talent pour moteur.

En effet, il dépeignait sur les tableaux sonores de Havoc, son partenaire des jeux de mots menottés, des sujets ensanglantés, des lois anémiées avec son vécu pour cadre. En bon seigneur de la rime, les guerres de mots avec ses concurrents furent légion. De Jay Z à Dogg Pound en passant par 2Pac, Nas et Keith Murray, les batailles abondèrent. Respecté par tes pairs pour tes nombreux classiques, Johnson les pieds de tes vers sont en or . Te baladant sur la piste, tu te hissais avec aisance au dessus du beat.

Tu refusas de reconnaître ton fils le disco à la mairie, même si ce dernier te ressemblait comme deux gouttes do. Prolifique comme Prodigy tu produisis 21 albums de 73 à 76! En surpoids durant une grand partie de ta brillante carrière, mais ne pesant pas assez dans le paysage audiovisuel, la reconnaissance fut tardive et ta mort prématurée. Albert des zones d’ombre subsistent quant à ta mort à uniquement 42 ans. Devenu anti-système et spirituel après avoir grossi le trait sur des tableaux vierges, brouillant les pistes au sujet de ta prétendue vie de voyou et été un fervent matérialiste, tu étais devenu gênant. Tuer dans l’œuf alors que des projets pharaonesques allaient émerger du sablier du temps….

« Les réincarnations vivantes de mes contradictions siamoises »

Barry et Prodigy sont donc les réincarnations vivantes de mes contradictions siamoises.
Différentes en apparences, elles se complètent et ont à regarder de plus près un air de famille, cousines éloignées, elles ont ce lieu blanc qui les unit.


J’écris car j’ai tant à donner, ces traits inanimés qui ont échoué sur ce port blanc sont mon portrait craché…

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