Des Détails De Taille…

L’article parlera en long et large des obsessions et thèmes récurrents des réalisateurs . Quelle expression malheureuse de se dire que le Diable est dans les détails. Mais, qu’en est-il de Dieu alors ? Si l’on se réfère à la Bible, n’a-t-il pas créé la Terre, les animaux et nous autres avec nos imperfections ? Que dire des empreintes digitales alors ou des fourmis qui sont pourvues d’un cœur, des abeilles savamment organisées? L’art du détail à son paroxysme selon moi.

L’art imite la nature dixit Aristote n’en déplaise à Raphaël Enthoven. Effectivement, les réalisateurs l’ont bien compris. Tels des peintres, ils capturent des éléments de la nature, des palettes d’expression pour les immortaliser sur ce tableau qui se trouve dans chaque foyer. Ainsi, les plus cinéphiles d’entre-vous ont pu remarquer maintes fois des manies, des obsessions et des détails imputables à l’œuvre de grands metteurs en scène.

A cet égard, vous trouverez un essaim de vidéos envahir la toile, sur YouTube principalement. J’essaierai dans cette nouvelle catégorie de m’attarder sur ces petits plus qui sont des marques de fabriques, des signatures.

Scorsese: le précieux

Scorsese ne serait pas Scorsese sans les détails. D’ailleurs les thèmes récurrents sont là pour le rappeler. L’amitié, la famille au sens large, les traditions, les valeurs chrétiennes du réalisateur qui songea un temps à devenir prêtre ! On sent bien cette influence dans Mean Streets avec Harvey Keitel plus particulièrement. Mais Scorsese aime aussi les scènes au restaurants ou à table,( j’essaie de me souvenir un film où je n’y ai pas eu droit!) Les virées en voiture, la violence sur fond de rock, la figure paternelle.

N’oublions pas ce fameux 360 degré de la caméra lorsqu’il y a plusieurs personnages importants. Il peut donner le tournis la première fois. Vous avez l’impression étrange d’être sur un tourniquet après avoir ingurgité le verre de trop.

L’inoxydable Scorsese

Tarantino: le déchausseur

Les obsessions de Tarantino sont connues de beaucoup, on sait le réalisateur fétichiste des pieds. Je ne sais pas pour vous mais j’en ai limite fait une indigestion dans Once Upon A Time in America. Trop c’est trop, même dans un foot sur le sable entre copains on en voit moins.

De ce fait, dans l’univers tarantinesque, vous trouverez des filles en short, des bottes de cowboys, des bouteilles de whiskey, des vinyles, des flingues de toutes les tailles, des styles vestimentaires ou des looks capillaires improbables.

Je pense notamment à son acteur fétiche dans Jacky Brown ou dans Pulp Fiction. Vous souvenez- vous de la moustache de beauf de De Niro dans le même Brown hideuse à souhait. Faudra me payer cher pour que je l’arbore croyez moi.

Tarantino ou le détail qui tue pour arme.

Tim Burton: le gothique

Changement de cap et d’univers avec Burton qui avec ou sans Depp nous a montré que quantités de choses l’obsèdent. L’influence gothique est omniprésente dans l’œuvre du réalisateur et la présence récurrente de la couleur noire en est la preuve. La mort aussi, l’Étrange Noël de Mr Jack, Edward Aux Mains d’Argent, le Barbier de Fleet Street, Big Fish etc.  En même temps, quand on sait que son auteur préféré est Edgar Allan Poe, rien de bien étonnant.

J’ai souvent vu des forêts, des monstres de tous les types, et des parapluies. La force du réalisateur réside dans le fait qu’il parvient à vous faire rire, avec ce qui est censé vous effrayer. Quelque fois vous vous surprendrez même à vous prendre d’affection pour une des ses créatures. En bon gothique, la présence du noir dans les décors, dans l’humour est une constante de l’oeuvre de Burton.

Tim Burton, rencontre avec les 4ème types bleus

Guy Ritchie: le dandy marginal

Guy Ritchie, l’ex Mr Madonna n’est pas en reste. Tout d’abord, il faut dire qu’il a un faible pour les marginaux, les scènes dans les bars sont légion. Il se plait à évoquer les addictions à la drogue en en tout genre. Et ce ne sont ni Sherlock ni le beau-fils de Lenny le gangster qui me contrediront sur ce point. Guy Ritchie excelle dans l’anticipation d’une ou plusieurs actions, les intentions d’un personnage sont montrées avec minutie avant qu’il n’exécute quoi que ce soit. C’est la raison pour laquelle il maîtrise aussi l’art du ralenti/accéléré.

D’après mes souvenirs, les bagarres inspirées du noble art font partie de l’artillerie du réalisateur britannique. Il en est de même pour les couteaux qui apparaissent plus souvent que Jason Statham dans sa filmographie.

Parfois, j’en viens même à me demander s’il n’est pas le seul à le ‘réaliser’ (oui, c’était facile je sais). A vrai dire, l’eau aussi est un élément récurrent, symbole de chute ou de victoire selon les cas souvent lors d’un duel. Je pense à cette scène magnifique voire poétique dans laquelle le personnage du Gitan interprété par Brad Pitt prend un knock down et se relève ou lors de la confrontation entre Sherlock et son ennemi de toujours Moriarty.

Vous verrez des courses poursuites à pied, d’étranges animaux utilisés pour torturer ou s’engraisser de chair humaine. Je fais ici allusion aux porcs de Snatch et aux écrevisses de RockRolla. Et j’oubliais les surnoms improbables. Que pensez vous de Tête de Brique, de Messes Basses, de Dents de Plomb et de One-Two ?

Mr ‘Nice’ Guy Ritchie.